En février j’ai toujours le même problème : où emmener mes clients pour effectuer un raid associant le confort de refuges gardés et la neige si chichement disséminée ? Cette année, les Encantats, dans le Parc National espagnol des Aigües Tortes, ont enfin reçu une couche de neige conséquente. Feu vert ! Le groupe, après une bonne nuit d’acclimatation dans un hôtel à Vielha est prêt à en découdre !
Jour 1 : Montée de remise en route au refuge de Restanca
Le minibus grignote les deniers kilomètres sur le bitume avant de déclarer forfait sur la glace. Place aux peluches, d’abord sur une piste forestière, puis sur un sentier bien pentu où l’art de la conversion est le bienvenu.



Jour 2 : Sommets et lacs pour le refuge de Ventosa
Très belle étape sous un soleil éclatant associant un sommet, le Montardo (2826 m) et une descente qui slalome entre les lacs gelés. Au refuge, les rires de la gardienne se mèlent harmonieusement avec la douce musique des bulles de la bière. Après c’est plus sérieux : on déguste l’omelette du déjeuner !




Jour 3 : Etape technique pour le refuge Estany Long
Une montée belle, courte, qui se termine par un petit couloir raide est au menu de ce matin. Après un panorama à 360°, nous apprécions une descente très variée avec petits couloirs, petites barres et pins crochets qui se termine dans un magnifique refuge. Là, un gardien solitaire, mais attentionné, nous sert ses spécialités devant un feu de bois de bienvenue.








Jour 4 : Tout pour les yeux, vers le refuge Amitges
Encore du grand bleu, surlignant la montée du Portarro d’Espot. Au col, on se retient de monter plus haut. Une courte descente suivie d’une traversée, nous mène dans un vallon bordé de pins. Puis c’est le bouquet : le refuge apparaît avec ses célèbres aiguilles de granit.






Jour 5 : La traversée inédite du col d’Amitges vers Saboredo
Sur les conseils du gardien, on choisit le col d’Amitges, peu connu des topos. Une courte (mais soutenue !) montée amène à ce col où la vision se perd sur un océan de sommets. Une traversée en crampons conduit au sommet d’une grande pente coupée de deux lacs glaciaires. Là, on ne rigole plus et il faut sortir le grand jeu pour maîtriser une profonde poudreuse jusqu’au refuge. Là, le plaisir continue grâce à Julian, gardien hors normes. Gardien, photographe reconnu, cuisinier hors pair, mais surtout bouddhiste et musicien, il est capable de satisfaire un groupe d’affamés avec délicatesse. Une dernière soirée en altitude des plus réussies !







Jour 6 : La tristesse de la descente
Le mauvais temps nous a rejoint dans la nuit et le blanc a remplacé le bleu ! Il est temps de regagner la vallée. Cette dernière photo résume bien ce raid : un rêve d’aiguilles élancées, de pins verdoyants, de neiges étincelantes et d’un déluge de ciel bleu.
